Le Lac de Clégreuc : vous connaissez ?
A l’initiative de Sylvie, les Gens du Jardin se sont organisés une virée de repérage autour du lac de Clégreuc (sur la commune de Vay), en vue d’organiser au printemps prochain une rando botanique ouverte à toutes et tous.
La suite, c’est Martine qui la raconte …
Mardi 9 Novembre 2021 Randonnée à Clégreuc près de Vay à l’invitation de Sylvie
Nous voilà partis dans le van de Tempo, conduits par Laura et masqués comme il se doit.
Sylvie nous attend sur le parking et nous emmène sous les frondaisons baignées de lumière dorée en cette douce après-midi d’automne.
Nous foulons les feuilles mortes dans un bruissement délicieux de papier kraft jusqu’au coin secret des châtaignes de Sylvie. « C’est bien parce que c’est vous !»
Tout le monde à 4 pattes.
S’il y a la houpette, c’est une châtaigne
Si pas de houpette et que c’est rond, c’est un marron
Si c’est rond et que ça mord, c’est un hérisson.
Vous avez dit marron ? Martine y va doctement de sa recette de teinture-mère spéciale circulation veineuse : marron d’Inde, vigne rouge tinctoriale et cenelles d’aubépine (mais les proportions restent secrètes) et constate que les châtaignes sont toujours plus grosses au nord de l’arbre. Normal, c’est plus humide.
Albert, un grand panier d’osier sous le bras, a déjà filé sous les haies en quête de son omelette aux cèpes pour ce soir.
Arrivés à l’étang, nous faisons silence devant la beauté paisible du lieu. Calme et sérénité.
Pas de vent, ni de chasseurs. Sylvie a dû privatiser l’endroit pour nous.
Près du vieux moulin, Guyslaine capte de ses mains l’énergie d’un arbre maître sur la berge, un énorme chêne sans doute centenaire.
Laura annonce qu’elle cherche des pommes de pin pour allumer son poële et avec Jean-Michel, on lui en trouve de superbes à la double spirale au nombre d’or (voir la suite de Fibonacci)
Beauté parfaite de la Nature sous nos pas. Dommage de les brûler .
Un papy qui passait par là nous indique qu’il nettoie son carter de tondeuse en les mixant.
Il faut de tout pour faire un monde ….
Un ponton de bois sinue au-dessus d’une prairie humide de graminées, de molinies, de piment royal et de bruyères en fleurs (cystites et infections urinaires), c’est le jardin en mouvement de Gilles Clément. Il nous mène à un superbe observatoire d’où nous observons les familles de hérons blancs, d’aigrettes et de cormorans qui se reposent dans les rayons du soleil.
Un moment hors du temps.
On s’engage bientôt sur les petits chemins et là un brin de déception. Vous avez dit rando botanique ? Eh bien, pas vraiment, tout est propre, tondu golf, élagué, rasé, étêté. Clean, quoi.
Plus la moindre petite ortie à se mettre sous la dent ! Bon, il va falloir faire preuve de perspicacité !
Ah, dit Laura, voilà du chanvre aquatique !
Pour moi, ce sont des plumets d’eupatoire, dit Martine
Véronique C. capte illico la photo sur PlantNet.org et nous met d’accord en annonçant « Eupatorium chanvrine ! »
Véronique M. : Là, de l’épinard sauvage !
Martine : Bah, pour moi, c’est de la petite oseille, goûte, tu verras bien ou peut-être de la petite cigüe (ajoute-t-elle d’un ton perfide en évoquant la mort de Socrate)
Sylvie nous rappelle devant un fusain d’Europe aux fruits en « Bonnêt d’évêque » qu’ils sont très toxiques. Les tiges charbonnées servent par ailleurs depuis longtemps à faire des croquis.
Plus loin, elle nous fait une démo très technique avec les cynorrhodons mûrs de l’églantier Rosa canina pour aspirer la pulpe sans les akènes ni les poils du gratte-cul. Vitamine C à dose homéopathique.
« Kissing’s out of season when gorse’s out of blossom » souvenir du temps où Martine randonnait en Grande-Bretagne avec ses élèves.
Et Sylvie renchérit : « Besitos no son de temporada cuando el tojo no esta florecido »
NDT : « Le baiser n’est pas de saison quand l’ajonc n’est pas en fleur » i.e. jamais !
« Alors, Albert, elle était bonne, cette omelette ? «